Chers amis, parents, familles,

Je voudrais commencer par vous souhaiter mes plus sincères condoléances.

Nous sommes réunies aujourd’hui pour dire notre dernier au revoir à un symbole sinon le monument de la chanson québécoise. Nous allons aussi dire nos adieux à ses plusieurs personnages, fruits de son alter ego, qui nous ont laissé au fil des lunes, des centaines de complaintes, des contes et des écrits littéraires.

Il a honoré sa patrie bien malgré lui en remportant entre autres le prix international de la jeune chanson (prix du premier ministre de la France), et le prix de la chanson de Tokyo.

On se rappelle de Plume comme un non conformiste qui buvait, fumait son joint et sacrait sur scène. Mais cette étiquette que nous lui avons donnée lui procurait ce qu’il aimait le plus, son anonymat. Sa vie privée lui donnait la possibilité avec sa femme d’élever leur garçon et de fréquenter les endroits qui lui donnaient son inspiration donc ses tavernes préférées pour se retrouver avec ses clowns comme il aimait dire.

Grand peintre dans l’âme, c’est ainsi qu’il commença sa carrière pour ensuite transposer ses toiles en chanson d’où provient le plus connu de ses nombreux surnoms. Sa plume nous a peint plusieurs chansons qui nous parlent de la misère humaine, donc les pauvres et les oubliés de la société qui le touchaient vraiment.

Une citation célèbre d’un de ses récits nous résume bien son dernier «show» « L’amour,tout comme la mort, est une étape du voyage où on arrive tous, un jour ou l’autre.» La semaine dernière, nous avons bu notre dernière grosse (grosse bière) ensemble et fidèle à son habitude, chaque question que je lui posais, il me sortait une réponse qui me faisait poser d’autres questions.

Sacré Plume, il est parti comme il a vécu, dans l’ombre de lui-même.

Fidèles personnages, nous vous avons tous donné un verre de bière, donc je vous invite tous, mes amis, à lever votre verre pour un dernier toast. Bon voyage, mon Raspoutine, on se revoit dans quelques couplets.

Ian Robert de Cotret Brazeau